7h00, Solalex : 17 motivés, enthousiastes grimpeurs du club, de tous les groupes du CAS Monte Rosa étaient prêts pour la course de section organisée par le groupe de Monthey. Devant nous, dans l’ombre, le majestueux Miroir de l'Argentine, notre but. Les cordées ont été groupées par niveau de difficulté, permettant aux participants d’évoluer dans des cotations allant du 4 au 7. (Minimum = 5a obligatoire !)
La montagne porte bien son nom. Miroir, lisse comme du verre ou grand toboggan sans fin lorsque l’on regarde vers le bas. Cependant, sous la direction d'experts, nous avons trouvé de très bonnes fissures et des vires le long de la voie ; voie dans laquelle l'escalade devient une "expérience de fluidité". L'attente aux relais était parfois longue, ce qui nous a laissé du temps pour les discussions pendant que nous assurions nos compagnons. Il a été prouvé, une fois de plus, à quel point il était important en montagne de comprendre au moins un peu la deuxième langue cantonale. En raison de la distance entre les grimpeurs, il n'était pas toujours facile de comprendre les termes techniques entre nous. Les membres du groupe de Monthey ont eu beaucoup de travail de traduction et de soutien. Six heures d'escalade plus tard, après avoir négocié les derniers passages clés, tous les groupes ont été récompensés par une vue grandiose sur le massif des Muverans.
A 10h00, soit 3 heures après le départ des grimpeurs une douzaine de randonneurs se sont retrouvés à Solalex. Arrivés plus tard, ils ont dû s’acquitter d’une taxe de parking pour les deux jours à venir. La douceur du soleil nous fait bien vite oublier ce désagrément et Etienne, notre accompagnateur de randonnée, prend la direction du chemin escarpé qui mène à Anzeindaz. Nous sommes partis comme à l’accoutumée, mais la raideur du chemin, au début ombragé en bordure du Miroir, nous laisse rapidement subir les affres du soleil.
Etienne nous donne régulièrement quelques passionnants détails sur la botanique et l'histoire du Chablais. Nous oublions rapidement les difficultés de cette première étape. Peu après, nous découvrons le plateau d’Anzeindaz et le sommet des Diablerets. Cependant, notre objectif du jour reste la Haute Corde. Après un avoir parcouru des lapias presque sans chemin et une crête aérienne, nous atteignons le sommet. Depuis le haut, nous apercevions nos amis grimpeurs encore dans la paroi en dessous de nous.
La descente vers la cabane Barraud était courte. Un apéritif et des boissons fraîches nous attendaient : le groupe de Monthey s’est surpassé dans l'hospitalité et le divertissement formidable de ses hôtes. La cabane était très confortable, les tables dressées et nous avons profité d’une multitude de sortes de fondues avant de goûter à une autre recette spéciale de tarte à l’abricot de Pascal Berra ! Les caquelons ont été passés de table en table, afin que chacun puisse goûter à toutes les variantes : une tournée de fondues très spéciale !
Le lendemain, un programme varié était à nouveau prévu. Après un bon déjeuner avec de vrais expressos italiens et tout ce que votre cœur peut désirer, un groupe d'alpinistes a pris la direction du sommet des Diablerets. Un autre s'est dirigé vers la Pierre qu'Abotse.
Les deux cordées de trois, en direction du sommet des Diablerets sous la supervision experte de Yannick, ont progressé rapidement. Cependant, la montagne s’est révélée difficile. Le terrain était humide, nous avons été exposés aux chutes de pierres continues et au risque de glissade. La montée a requis la plus grande concentration, en particulier parce que l'assurage n’était que rarement possible en raison de la friabilité de la roche. Les nuages et les bancs de brouillard nous ont régulièrement donné de nouvelles perspectives sur les montagnes environnantes et le sommet. De temps en temps, une flèche sur un rocher nous confirmait que nous étions toujours dans la voie. Après 6 heures et demie d’escalade, nous arrivons sains et saufs au sommet des Diablerets, à 3210m. Après l'aventure de la montée, la traversée du glacier des Diablerets jusqu'au téléphérique était une promenade. Au col du Pillon, la priorité a été donnée à une bière bien fraîche avant notre retour en bus et en auto-stop à Solalex.
Le même matin, le groupe des randonneurs a pris le départ peu de temps après celui des alpinistes. Etienne nous avait promis une "monstre randonnée". Pour commencer, nous sommes montés au Col des Essets puis descendus à Pont de Nant. Le soleil se faisait encore attendre ce qui nous a permis de profiter de températures encore agréables. Ce jour-là, Pont de Nant ressemblait plutôt à Disneyland et beaucoup de gens flânaient dans les restaurants alentours. Comme nous avions encore une longue montée devant nous, Etienne ne nous a pas laissé un trop long repos.
Notre chemin nous mène à travers le parc naturel du Vallon de Nant. D’impressionnantes parois rocheuses bordent les deux flancs de la vallée. Lentement, le chemin devient plus raide et étroit lorsque nous passons sur la rive gauche. Au "Trou à l'ours", il est devenu si étroit que nous devons nous faufiler à travers les rochers sans sac à dos. Après une courte pause pique-nique, nous commençons notre ascension finale sur la crête, parfois raide, vers la Pointe des Savolayres. La plupart d’entre nous gravissons la pente herbeuse sommitale pour profiter d'un magnifique panorama. Un jeune aigle nous montre ses compétences de vol sur fond de Grand Muveran. De là-haut, nous avions un point de vue sur la petite Buvette d’Eusanne qui représentait notre prochaine destination. Après la descente par le Col des Pauvres, nous méritions tous une boisson rafraîchissante. Sous la conduite d’Etienne à travers de nombreuses routes étroites, les chauffeurs nous ont ramené à Solalex afin que nous puissions tous reprendre nos bagages.
Ces deux jours dans le Chablais ont été une super expérience, dans un paysage de montagnes imposantes, avec des gens sympathiques et - grâce à l'organisation au top du groupe de Monthey – une belle hospitalité pour tout le monde. Merci beaucoup !
Katja Aufdenblatten et Philippe Chanton